Mariage & affinités

Réflexions & critiques des relations hommes/femmes (Partie 1)

Problématique :

L’interprétation religieuse conditionne maladroitement le mariage et l’amour et en fait une relation de droits/devoirs plus juridique qu’humaine.
Dans l’explication de certains interprètes, et dans l’inconscient collectif les femmes sont avant tout des “mères” et des “épouses” avant même d’être des femmes à part entière. Leur vie ne prend donc un sens que lorsqu’elles accomplissent ces rôles et qu’elles ont un de ces statuts.

Impact :

La notion de différence entre l’homme et la femme a été comprise de sorte que la femme soit vu comme une créature « inférieure » à l’homme par sa « conception physique » naturelle et ses caractéristiques émotionnelles plutôt que de constater des différences nécessaires.

Leurs différences ne devraient pas être sujet à déterminer lequel est « au-dessus de l’autre » mais plutôt à mettre en exergue que nous disposons chacun d’éléments utiles au sexe opposé et à nous même, nous permettant de cohabiter et de toujours vivre en communauté.

C’est aussi un moyen de faire preuve d’humilité car nous avons besoin les uns des autres. Malheureusement ils ne voient pas les femmes comme leur égal et leur notion de virilité se traduit, entre autre, par le fait qu’elles ont besoin d’eux pour vivre.

Que nous soyons hommes ou femmes, nous avons ce besoin de nous sentir utile, mais ce besoin ne doit pas devenir une arme d’autorité et ne doit pas permettre de manipuler l’autre ou d’instaurer un déséquilibre au sein du couple.

Il y a des caractéristiques que l’on prête spécifiquement aux femmes sur le plan émotionnel, et à tort car il n’existe pas un homme et une femme mais DES hommes et DES femmes, ce qui sous-entend que chacun est une somme de multiples signes distinctifs que nous pouvons retrouver chez l’un et chez l’autre.

Qui plus est, pour des personnes croyantes, cela reviendrait en quelques sorte à remettre en cause le choix de “conception” de leur Créateur.

 

L’auteur à succès John Gray part du principe que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, créant ainsi une opposition innée. Ne partageant pas cet avis, je soutiens la critique et analyse de cette thèse par l’auteur Myriam Lakhdar-Bounamcha qui explique “ Dire comme John Gray ou d’autres que les femmes viennent de Vénus et que les hommes viennent de Mars, c’est sous-entendre que nous ne sommes pas naturellement faits pour s’entendre, c’est installer une division dans l’essence de l’humanité, c’est vouloir faire s’éloigner ce qui est intimement lié. C’est prétendre des présupposés, sans la moindre nuance.”

 

Si les hommes s’arrêtent trop fréquemment sur le fait que leur seul devoir est de travailler pour subvenir aux besoins financiers de la famille. Ils ne prennent pas en considération que d’autres facteurs (émotionnels, intellectuels…) doivent solidifier le couple au quotidien.
Ils partent du principe qu’une femme a « la capacité” de tenir son foyer, de materner, d’éduquer, et penser que sachant qu’elle est faite “pour ça” elle s’épanouie inévitablement dans cette mission et qu’elle ne nécessite pas réellement d’efforts.

Il est surprenant de constater que certains époux font de leur manquement, la responsabilité de leurs épouses. S’ils ne savent pas cuisiner, cela devient le rôle de leurs épouses, s’ils n’ont pas la patience avec les enfants, cela devient le rôle de leurs épouses.
Les femmes sont aujourd’hui pleinement autonomes financièrement pour la plupart, et l’aspect financier qui était par le passé, une raison qui incitait une femme à se marier et à le rester est de moins en moins présent.
Certaines idéologies masculines culturelles continuent de prôner un discours causant du tort aux libertés féminines, ce qui encouragent bon nombre d’elles à retarder le mariage, ou à le quitter.

 

 


 

Quelles pistes de solutions envisager ?

Lors de la phase de connaissance il est important de s’assurer que notre interlocuteur porte une réelle attention à nos rêves, espoirs et ambitions, qu’il est dans une écoute active lorsqu’on en parle, qu’il ne tente pas de nous faire changer d’avis, qu’il ne fait pas passer ses ambitions avant les nôtres, qu’il se projette dans l’avenir et la réalisation de nos projets avec nous et qu’on ne se dirige pas vers un mariage en tant “qu’accompagnatrice” pour s’emboiter dans la vie de l’autre et lui permettre de réaliser ses divers objectifs personnels au détriment de toutes nos aspirations.

L’éducation des enfants qui est souvent mentionnée, est une mission de parents, et non une mission adressée à la mère uniquement, si la conception s’est faite à deux, l’éducation devra se faire à deux également et chacun devra s’adapter car agrandir la famille est un choix commun.

Pendant les rencontres il est indispensable d’aborder les différentes visions de la spiritualité et de la religiosité et d’être en mesure de positionner ses idées clairement afin de s’assurer que les compréhensions concordent car il s’agira du fil conducteur du mariage.

Le mécanisme de là sur adaptation amoureuse peut intervenir dès la phase de rencontre lorsque nous ne parvenons pas à asseoir nos idées et à prendre position en cas d’avis divergents. Nous nous adaptons aux propositions de notre prétendant, nous n’allons pas en profondeur dans les échanges, nous acceptons des réponses floues et nous nous laissons emporter par l’avancée de la situation sans être actrice des événements et de la discussion.
C’est inconscient, mais dès cet instant nous commençons à faire passer les besoins et idées de notre partenaire avant les nôtres dans le but d’être accepté, de lui plaire, d’éviter les conflits…
C’est se conformer de façon exagérée en mettant sous silence ses propres attentes et en allant par moment à l’encontre de ses convictions et de ses intérêts. Ce comportement peut s’installer pendant plusieurs années et conditionne le couple dans une relation déséquilibrée.
Pour éviter ce comportement à risque il faut impérativement travailler sur notre confiance, notre estime, être en cohérence avec nous-mêmes, développer notre maturité affective, assumer ses idées et savoir les défendre, rendre légitimes nos réflexions, s’aimer suffisamment pour ne pas chercher automatiquement l’amour chez l’autre et ne pas prendre personnellement une incompatibilité.
Il faut faire fi des pressions de la famille et l’entourage, de « l’horloge biologique » qui peuvent nous pousser à nous marier avec le premier venu sans en avoir la réelle volonté.

Tout au long de la vie de couple, les conjoints devront s’évertuer à se valoriser au quotidien et à faire preuve de reconnaissance et de gratitude.

Chacun participe à son couple à son échelle : cuisiner, tenir le foyer propre, faire les courses, payer les factures… sont des moyens différents de s’investir dans le couple, de s’engager et de le faire vivre.
Le couple devra apprendre à s’aimer avec leur différence qui traduisent leur singularité.
L’autre ne doit pas être perçu comme l’objet de nos attentes ou de nos désirs, c’est un être humain à part entière et chacun doit s’entraider à se réaliser à travers le mariage et non à servir l’autre.
L’apport émotionnel est la clé manquante pour pallier à ces dérives, si nous arrêtons de nous enfermer dans des paramètres religieux, de vouloir donner une image parfaite de nos actions et de nos comportements parce que nous nous laissons emporter par la pression communautaire et son jugement désobligeant, nous pourrons enfin laissez notre fragilité, nos failles, nos incompréhensions, nos faiblesses et notre sensibilité s’exprimer.
Si nous laissons sa place à notre vulnérabilité, nous laisserons tomber les barrières qui entraînent le couple vers une relation d’adversaires plutôt que de partenaires.

La force, le courage, ne se traduisent pas par la manipulation psychologique que nous pouvons exercer avec des arguments religieux ou des emprises économiques. La force c’est d’avoir le courage d’être soi, d’avoir le courage de se mettre à nu, de parler de son besoin d’amour, de parler de ses craintes, de ses doutes, de ses erreurs, le courage c’est aussi de faire confiance à l’autre, c’est de prendre conscience de notre part d’ombre et de lumière.
Pour que cela fonctionne il faut également que la vision qu’on peut attribuer aux hommes, et qu’ils s’attribuent eux même car ils ont été pour la plupart éduquer ainsi, cesse. A savoir que les hommes sont tout autant des êtres émotionnels que les femmes, mais on leur a toujours fait comprendre qu’un homme ne pleure pas, qu’un homme ne doit pas avoir de faiblesses….
C’est aujourd’hui ce qui fait défaut, entre autres, à l’aboutissement des rencontres et à la réussite des couples.

 

Ecrit par Luna

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